Yvaral s’est ainsi libéré de tâches lourdes n’intervenant pas dans la création proprement dite. Bien malin qui, en ignorant la date de leur réalisation, pourrait distinguer une Joconde issue de l’outil archaïque d’une autre issue de l’outil informatique ! l’intensité lumineuse sur un luxmètre associé, relevé des mesures sur papier (un millier pour telle Joconde, deux milliers pour telle autre); occultation de la pièce des opérations pour obtenir l’obscurité la plus complète; collaboration d’un assistant. Le système est surtout laborieux : pour numériser une seule photo, il faut une journée de travail; le résultat est en outre lié à la qualité de la diapositive et de la projection, sans écarter toute possibilité d’erreur de mesure ou de relevé. La beauté des images numérisées d’Yvaral ne doit donc rien à l’ordinateur. L’art numérique ne doit rien à l’informatique.
Abraham Moles